Archives évangile

Comme chaque fin de semaine, voici la lecture et l’Evangile du dimanche, ainsi qu’un commentaire rédigé par Apollinaire, et des intentions de prière.

Vous retrouverez les textes et le commentaire du dimanche sur notre site, ainsi que des propositions de prières, et textes à méditer, dans l’onglet « Vivre ma foi ».


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Jeudi Saint – 1er avril 2021

Lecture du livre de l’Exode (12,1-8.11-14)

« Le sacrifice de l'agneau pascal »

Dans le pays d'Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l'année. Parlez ainsi à toute la communauté d'Israël : le dix de ce mois, que l'on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l'agneau d'après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l'année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour du mois. Dans toute l'assemblée de la communauté d'Israël, on l'immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l'on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c'est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays d'Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d'Égypte, depuis les hommes jusqu'au bétail. Contre tous les dieux de l'Égypte j'exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d'Égypte. Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C'est un décret perpétuel : d'âge en âge vous la fêterez.

Première lettre de Saint Paul, apôtre, aux Corinthiens (11, 23-26)

« Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur »

Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean (13, 1-15)

« Il les aima jusqu’au bout »

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »
Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

Méditation sur le lavement des pieds

Depuis toujours, les commentateurs de l’Evangile que nous venons d’entendre se sont demandés pourquoi le Christ lavait les pieds des disciples, et pas une autre partie du corps. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà posé la question, mais moi, je me suis demandé : pourquoi donc les pieds ? C’est intéressant que le Christ lave les pieds... il ne lave pas les jambes, ni les bras, ni la tête, il lave les pieds... alors qu’un pied c’est compliqué à laver, il y a des doigts, cela monte, cela descend, un pied, ça ne sent pas forcément très bon...

Alors je me dis que peut-être, le Christ a lavé nos pieds parce que nos pieds ressemblent parfois à notre vie. Un pied, c’est un peu comme nos vies, qui sont compliquées et pleines de replis, qui traversent des hauts et des bas... En lavant nos pieds, Jésus, vient laver ces hauts et ces bas, laver les hauts de nos vies, quand tout va bien, pour nous aider à entrer dans l’action de grâce et à vivre de l’action de grâce, de la joie et de la vie de Dieu ; quand nous sommes en difficultés, quand nous sommes en bas, eh bien le Christ vient aussi laver nos bas, pour nous aider à y discerner sa présence douce, bienfaisante et salutaire.

Il y a les formes bizarres du pied, mais il y a aussi les odeurs... un pied cela ne sent pas forcément très bon... un peu comme nos vies... Ô combien nos vies parfois prennent une drôle d’odeur, une drôle d’odeur qui peut être l’odeur des larmes versées, l’odeur des regrets qui s’accumulent, des remords qui s’amoncellent, des péchés qui pourrissent... mais le Christ vient laver cela à grande eau, il vient y déposer un baiser, il vient y répandre le parfum du Saint Chrême, qui fait que depuis notre baptême, nous sentons la bonne odeur du Christ... bien sûr cette odeur de Saint Chrême peut être masquée avec le temps, mais le karcher de la confession met nos pieds et notre cœur à neuf, empli de ce délicieux parfum à nul autre pareil.

En prenant les pieds de ses disciples, en lavant, le Christ ne fait donc pas que laver des pieds, il nous rappelle que nous sommes déjà lavés tout entiers par le bain du baptême. En lavant les pieds, Jésus nous donne un signe, mais un signe cela renvoie toujours à plus loin... Derrière le geste de Jésus, il y a tout l’amour de Dieu, qui s’abaisse jusqu’à nous pour nous relever avec lui dans sa gloire.

En instituant par le lavement des pieds le service comme centre de la vie chrétienne et en donnant son Corps et son Sang, Jésus institue aussi le sacerdoce, qui est signe de l’amour de Dieu, ce Dieu qui donne des hommes pour veiller sur d’autres hommes. Derrière le signe du sacerdoce, il y a l’amour qui ne peut être satisfait que s’il abaisse auprès du plus faible.

Derrière le signe du pain et du vin, il y a une révolution admirable : nos yeux, nos sens peuvent nous dire que ce n’est que du pain ou du vin, mais notre âme, notre cœur, sait que, par la puissance de Dieu, ce pain est devenu Corps du Christ, nourriture solide pour notre marche à la suite de Dieu ; notre cœur, sait que, que par la puissance de l’amour de Dieu, le vin est devenu Sang du Christ, vin des Noces de l’Agneau, coupe de la vie éternelle.

Les signes donnés par Dieu sont comme des lampes sur notre chemin, comme sa Parole qui éclaire nos vies. Il y a deux jours j’ai rencontré un couple qui se prépare au mariage, et le fiancé me disait avec les yeux qui brillent qu’il avait entendu à une messe un texte qui racontait une très belle histoire, l’histoire d’un homme qui a deux fils, dont l’un veut sa part d’héritage et quitte la maison, et puis perd ses sous et rentre chez lui où le père l’accueille avec une grande fête... Ce fiancé a été saisi par la Parole de Dieu, par la puissance de la Parole de Dieu... cette puissance de la Parole de Dieu depuis la création où Dieu dit et il fait... cette puissance de la Parole de Dieu jusqu’à la Cène où le Christ, par la puissance de sa Parole, fait devenir Corps et Sang ce qui n’était que pain et vin.

Ce soir, nous vivons le début du passage de Pâques, avec la puissance d’amour de Dieu... Cette puissance est à l’œuvre dans notre monde, mais pas à la manière du monde, Dieu œuvre par l’abaissement. La puissance d’amour de Dieu est abaissement, comme nous le lisons dans la Passion, comme nous le lisons dans l’Evangile du lavement des pieds... abaissement... « qui s’abaisse sera élevé » nous dit Jésus. L’abaissement ce n’est pas l’humiliation, c’est se mettre à niveau des hommes : comme lorsqu’un père ou une mère de famille se penche vers son enfant pour lui parler, le laver, le prendre dans ses bras ; c’est se mettre à niveau d’une personne affaiblie par la maladie, s’asseoir pour être au niveau de son visage, pour pouvoir lui prendre la main et demeurer ainsi en communion. Se mettre à niveau des hommes, c’est voir en chacun l’enfant de Dieu qu’il est, soit pour le contempler, car la personne resplendit de l’Evangile, soit pour lui révéler combien est grand l’amour que Dieu a pour elle... S’abaisser pour mieux parler aux hommes de Dieu, leur dire qu’Il est venu dans leur petitesse pour y déployer sa grâce et son amour... S’abaisser enfin pour pardonner, car le pardon ne se donne pas de haut, il se fait don pour élever l’autre, l’ancien offenseur.

Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout... Jésus nous aime, jusqu’au bout, jusqu’au bout des pieds (il les lave), jusqu’au bout de la tête (il nous parle), jusqu’au bout de notre cœur (il donne son Corps pour nourrir notre corps). Ouvrons nos mains, nos pieds, notre intelligence et notre cœur à ce Dieu qui vient nourrir notre soif de vie éternelle. Laissons-nous conduire par le Christ dans sa Pâque. Il a désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec nous.

Thomas Poussier

Extraits d’une méditation que Jean Vanier, fondateur des communautés de l’Arche et de Foi et Lumière, a prononcée le 30 juillet 1998 sur le geste du lavement des pieds que les chrétiens commémorent le Jeudi Saint.

Source : https://fr.zenit.org/articles/le-sens-du-lavement-des-pieds-par-jean-vanier/

Au cours du dernier repas avec ses disciples, Jésus se met à leur laver les pieds. Pierre le regarde, commente Jean Vanier : « Toi, me laver les pieds ? Pierre a un sens de la hiérarchie. Il y a des gens en haut et des gens en bas. (...) Il a un sens de ce que sont nos sociétés : la vision d’une pyramide. Quelques personnes en haut et une foule immense en bas. Ceux qui sont en bas sont ceux qui sont inutiles, les personnes avec des handicaps, les malades mentaux peut-être, les chômeurs, les immigrés ». Jean Vanier explique que Pierre ne veut pas se laisser laver les pieds car « ce n’est pas dans l’ordre des choses – Ce n’est pas dans notre culture ». « L’attitude de Pierre est une réaction normale et naturelle », précise-t-il. « Ce qui est plus surprenant, poursuit Jean Vanier, c’est la réaction de Jésus : ‘Si je ne te lave pas, tu n’as pas de part avec moi. Le Royaume ne fera plus partie de ton héritage. Tu n’es plus mon disciple’ ». « Ce sont des paroles très fortes, commente le fondateur de l’Arche. Il est parfois difficile pour nous de les prendre au sérieux ». « Pierre panique, explique Jean Vanier. ‘Alors Seigneur, pas seulement les pieds mais aussi les mains et la tête’. (...) Jésus dit : ‘Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavés les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres’ ».

« Pourquoi Jésus nous lave-t-il les pieds et pourquoi demande-t-il que nous nous lavions les pieds les uns aux autres ? » s’interroge Jean Vanier. Le fondateur de l’Arche distingue trois significations du lavement des pieds : un signe pour transmettre l’amour, un moyen pour enseigner le service de l’autorité, un moyen pour transformer la pyramide en un Corps.



Le lavement des pieds comme signe d’amour

« Je crois que j’ai un peu découvert cela en vivant à l’Arche, raconte Jean Vanier. (...) Nous avions accueilli Eric qui avait vécu 12 ans dans un hôpital psychiatrique. Il était aveugle et sourd. Il ne pouvait pas marcher et ne pouvait pas manger seul. Il vivait avec une angoisse immense au-dedans de lui, et un grand désir de mourir. (...) Il vomissait tout ce qu’il mangeait. Il n’était qu’angoisse et douleur. (...) Notre mission à l’Arche était de l’aider à passer de l’envie de mourir à l’envie de vivre, d’un sentiment de n’être bon à rien à un sentiment d’avoir de la valeur et de l’importance, d’un sentiment de culpabilité à un sentiment de confiance. (...) On ne peut faire cela qu’à travers le pouvoir transformateur de l’amour ; l’amour qui nous révèle que nous sommes beaux ; l’amour qui comprend notre souffrance et nos besoins l’amour qui fait la fête; l’amour qui investit de puissance et nous appelle à être et à être nous-mêmes; et un amour qui pardonne ». « Mais comment pouvions-nous révéler cela à Eric ? poursuit Jean Vanier. Il était aveugle et sourd. Nous n’avions que nos mains pour communiquer ; ces mains incroyables que Jésus nous a données, les mains qui donnent la sécurité, la paix, qui manifestent l’amour, mais aussi des mains qui peuvent blesser, prendre, abuser. J’avais le privilège de donner son bain chaque matin à Eric, de tenir son petit corps nu dans mes bras. (...). A travers nos mains (pas seulement les miennes mais celles de toute notre communauté), nous lui avons fait comprendre qu’il était beau. Il faut toucher les gens avec un profond respect, avec tendresse. Nos mains, et pas seulement nos voix, peuvent transmettre l’amour de Jésus. Le Verbe s’est fait chair pour que notre chair devienne parole. Notre chair, par la puissance de l’Esprit Saint, peut révéler leur valeur aux personnes, peut leur révéler qu’elle sont chéries et aimées de Dieu ».

« Quand il s’agenouille devant les pieds de ses disciples Jésus sait que le lendemain il sera mort », explique Jean Vanier. « Mais il veut avoir un moment avec chaque disciple. Pas seulement pour dire au revoir. (...) Il veut les toucher, toucher leurs pieds, toucher leurs corps, les toucher avec tendresse et amour. Il dit peut-être une parole à chacun, il les regarde dans les yeux. Il y a un moment de communion ».

Pour Jean Vanier, le lavement des pieds et l’institution de l’Eucharistie sont intimement liés. « Nous sommes appelés à manger le Corps du Christ pour pouvoir nous laver les pieds les uns aux autres », explique-t-il.

Le fondateur de l’Arche insiste sur ce moment particulier de Jésus avec ses disciples. « Jésus a dû toucher ces corps avec un immense respect, avec amour et tendresse, déclare-t-il. Il leur révélait, d’une façon spéciale, son amour pour eux. Mais il leur révélait aussi que chacun d’eux était beau, choisi, et aimé, pour continuer cette mission, qui est sa mission, d’annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, la liberté aux prisonniers, pour redonner la vue aux aveugles, la liberté aux opprimés, et pour annoncer une année de grâce et de pardon ».

« Lorsque Jésus lave les pieds de ses disciples, il lave les pieds pour montrer que c’est leurs cœurs qu’il veut purifier. Jésus ne juge pas, il ne condamne pas ; il purifie. Il veut seulement que nous soyons un peuple de la résurrection – des personnes debout (...) qui croient au don de Jésus pour pouvoir apporter ce don à notre monde brisé ».



Le lavement des pieds pour enseigner le service de l’autorité

« Mais Jésus est aussi là comme un serviteur, un esclave. Il est là pour nous (...). Il nous dit : ‘Je veux vous servir ; je veux vous investir d’un pouvoir. Vous allez recevoir l’Esprit Saint et vous devez continuer ce que j’ai fait. Vous devez être remplis de l’Esprit de Dieu, afin que vous puissiez aller jusqu’aux extrémités de la terre pour transmettre cet amour à tous les peuples de toutes les cultures’ », explique Jean Vanier.

« Jésus sait que ce n’est pas facile d’exercer l’autorité, poursuit-il. (...) Jésus, à genoux à nos pieds, nous dit : ‘Je veux que tu exerces ton autorité dans l’amour. Comme un bon berger qui donne sa vie pour ses brebis. Exercer l’autorité avec tendresse et amour. Exercer l’autorité dans la vérité et dans un esprit de pardon’. (...) Jésus nous montre comment il veut que nous exercions l’autorité, non pas du haut d’un piédestal mais tout près des personnes. Il faut confirmer les personnes, (...) les aider à grandir dans la liberté et la vérité ».



Le lavement des pieds pour transformer la pyramide en un Corps « Nous savons ce qu’est la pyramide, déclare Jean Vanier. Quelques-uns ont le pouvoir, les privilèges et la richesse. Au bas de la pyramide, se trouve la masse immense des gens pauvres et brisés. Jésus a voulu transformer cela en un Corps. C’est pour cela que Paul, dans la première lettre aux Corinthiens parle de l’Eglise comme d’un Corps, dans lequel chaque personne est différente et chacun est important. (...) Les parties du corps qui sont les moins présentables, les plus faibles, sont nécessaires et doivent être honorées. (...) Jésus veut que nous découvrions l’Eglise comme un Corps où chacun est important, où la fonction de responsable est importante parce que le corps en a besoin. Mais nous sommes tous comme frères et sœurs dans le même Corps qui est inspiré, motivé et habité par l’Esprit Saint ».

« Le lavement des pieds est symbolique, poursuit-il. C’est un geste qui parle de service, de communion, de pardon mutuel, de co-existence, d’unité. Mais Jésus insiste tellement sur le lavement des pieds, sur le fait de toucher le corps, que je crois que ce symbole est aussi un sacrement. C’est quelque chose de très spécial. Ce n’est pas seulement parler avec les personnes mais reconnaître que leur corps est le Temple de Dieu. Reconnaître que l’Esprit de Dieu vit en elles. Reconnaître que leur corps est précieux. Je crois que Jésus insiste sur le lavement des pieds parce que nos corps sont précieux, parce qu’ils sont Temples de l’Esprit ».

« Nous sommes appelés à être en communion, à nous pardonner les uns les autres, à nous servir les uns les autres,
et à découvrir que nous sommes appelés à marcher ensemble » affirme-t-il.

« Nous sommes tous appelés à nous faire petits. Le chameau ne peut pas passer par le trou d’une aiguille. Mais nous qui avons de l’autorité ou du pouvoir, sommes d’une certaine manière appelés à être comme des petits enfants. Nous sommes appelés à nous servir dans la droiture et la vérité comme Jésus. Et si nous nous faisons petits, nous pourrons peut-être passer par le trou de l’aiguille », déclare-t-il.

« Maintenant, c’est ce que nous allons faire, en signe de ce désir de suivre l’humble Jésus, le Jésus brisé, le Jésus en larmes, le Jésus qui se fit tout petit et s’humilia plus encore. D’une certaine manière nous voulons suivre Jésus sur ce chemin qui descend. C’est aussi le chemin par lequel nous nous élèverons avec lui pour être un signe de la résurrection dans notre monde », conclut Jean Vanier.

Il se met à genoux...

Il se met à genoux...

Il se met à genoux lentement, doucement ;
Il se met à genoux tendrement, rayonnant,
Pauvrement revêtu du plus simple des linges, linge d’humilité, linge du serviteur...
Il se met à genoux et prend une bassine, et verse un peu d’eau pure, avec beaucoup d’amour,
et se met à laver les pieds de ses amis.

Il se met à genoux pour dire l’indicible, pour servir la parole, pour la rendre accessible,
pour la traduire en gestes et la manifester.
Il se met à genoux pour mieux vaincre nos peurs, détruire les idoles émergeant de nos peurs.
Il se met à genoux pour révéler sa gloire, annoncer l’inouï d’un Dieu humble de cœur,
d’un Dieu fou amoureux, amoureux fou de nous.

Il se met à genoux pour mendier notre amour...

Il se met à genoux en humble serviteur, modèle pour les rois, les chefs et les puissants,
exemple pour les grands, les maîtres et les seigneurs.
Il se met à genoux pour briser tout orgueil, arrêter le superbe, apaiser l’ambitieux,
libérer les plus vains de leur vaine gloriole, et leur ouvrir la joie de donner sans compter,
de donner sans regret, et sans plus calculer, de donner sans reprendre, et sans se regarder,
sans attendre en retour une reconnaissance, ou des remerciements ou des gloires mondaines.

Il se met à genoux pour nous mettre à genoux, nous remettre au service, à notre juste place.
Il se met à genoux pour servir notre joie en nous offrant d’aimer comme il nous a aimés,
nous offrant de servir comme il nous a servis, nous offrant d’être fous comme lui-même est fou ;
un Dieu fou amoureux, amoureux fou de nous.

Il se met à genoux pour nous donner le pain

le pain de sa présence, le pain de sa parole ;
Il se met à genoux pour nous verser le vin, le vin de son amour, l’ivresse de sa joie.
Il se met à genoux et s’offre en nourriture pour apaiser nos faims, nos faims de sa parole,
sa parole de vie, de vérité, de feu...
Il se met à genoux pour étancher nos soifs, nos soifs de son amour, nos soifs de sa présence,
nos soifs de communion, nos soifs de liberté.
Il se met à genoux et devient nourriture, pain descendu du ciel, offert en oblation :
un aliment divin, un viatique céleste...
Il se met à genoux pour verser l’allégresse au calice d’amour des parfums éternels,
joie nouvelle, indicible, intime et débordante...

Il se met à genoux en grand prêtre éternel, en victime immolée, en sacrifice offert.
Il se met à genoux pour nous donner sa vie, pour livrer tout son être à son Père des Cieux.
Il se met à genoux quand tombe la lumière, quand baisse l’évidence et gronde l’amertume,
quand le doute est partout et blesse l’évidence.
Il se met à genoux quand ne reste en son cœur qu’une pure confiance, une foi dépouillée,
un acte d’abandon sublime, entier, divin.

Il se met à genoux à l’heure de la prière, de la supplication pour ses frères humains,
la grande intercession qui porte notre monde, le grand gémissement qu’il pousse vers le Père.

Il se met à genoux pour mieux s’abandonner, dans les bras de son Père, contre le cœur de Dieu.
Il se met à genoux pour mieux prier son Dieu, pour mieux brûler en lui, dans son cœur embrasé,
l’encens de son offrande qui honore le Père. Il se met à genoux pour descendre plus bas,
Plus bas que le péché, plus profond que le mal, vers la source cachée, la grâce originelle,
Plus profond que la mort, aux sources de la Vie...

Il se met à genoux à l’heure du combat , du combat décisif, agonie du pressoir, le pressoir de son âme, le pressoir de sa chair.
Il se met à genoux à l’heure de l’angoisse, quand déclinent ses forces et tombent ses amis,
quand l’ennemi s’acharne et trouble ses esprits, quand l’âme est déchirée, entre peur et confiance,
entre renoncement et possession crispée, entre cri et silence, entre humain et divin...

Il se met à genoux pour entendre l’Esprit au plus bas, au plus doux, au plus humble des souffles ;
pour un discernement qui implique sa vie, qui implique son Dieu, qui implique ses frères ;
l’ultime décision où bascule le monde, où se joue l’avenir de l’histoire des hommes,
où se joue le salut de ses frères les hommes, où se joue pour toujours leur vie et leur bonheur.


Il se met à genoux pour descendre plus bas, pour combattre l’enfer, et lui ravir ses proies.
Il se met à genoux pour mieux saisir la croix, pour mieux la posséder, l’embrasser, l’épouser.
Il se met à genoux pour mieux donner sa vie, pour mieux mourir d’amour, amoureux fou de nous.

Il se met à genoux pour mieux donner la vie , pour mieux frémir d’amour et mieux ressusciter.
Il se met à genoux pour mieux se relever pour jaillir du tombeau, pour éclairer la nuit.
Il se met à genoux pour nous ressusciter, nous prendre par la main, nous remettre sur pied.
Il se met à genoux pour bien nous relever, nous sauver à jamais et raffermir nos pas.
Il se met à genoux et nous remet debout.

Il se met à genoux pour faire de nous son corps, son corps ressuscité, son corps participé.
Il se met à genoux pour mieux nous partager le pain d’éternité, son corps ressuscité.
Il se met à genoux pour nous diviniser, pour nous humaniser, pour nous christianiser.

Méditations poétiques, Psevezsj

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La messe anticipée a lieu le samedi soir à 18 heures à Ste Catherine.
Les messes du dimanche à 10 heures auront lieu en alternance à St Antoine et à St Maurice.

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Le mardi à 15 heures à St Antoine et le vendredi à 17 heures à St Maurice.