Sur notre Communauté de Paroisses, pendant toute la durée des mesures, nous vous invitons à prendre un temps de prière dans les églises St Antoine à Bourtzwiller et Ste Catherine à Richwiller, (qui sont ouvertes toute la journée). Nous mettrons à disposition chaque fin de semaine, la lecture et l’Evangile du dimanche, ainsi qu’un commentaire rédigé par Apollinaire, des intentions de prière, des propositions prières, et textes à méditer Vous pouvez aussi emporter ces documents chez vous. Vous pourrez consulter les textes et le commentaire du dimanche sur notre site.

Voici pour ce jour du Samedi Saint, les propositions textes, et de méditation

En communion avec nos prêtres qui célèbreront, seuls, l’office, nous pouvons prendre un temps de prière, là où nous sommes, en communion les uns avec les autres.

Nous vous proposons, un texte pour le matin « Eveille-toi, O toi qui dors » et pour le temps de la Vigile, nous avons retenu la lecture de l’Exode et l’Evangile de la résurrection… Le fruit de notre réflexion, en EAP, autour de ces 2 textes, a donné la méditation que nous vous proposons pour ce week-end pascal.

Vous retrouverez ce contenu, sur lnotre site, ainsi que des propositions prières, et textes à méditer, dans l’onglet « Vivre ma foi »

Samedi Saint 11 avril 2020,
Au matin

« Éveille-toi, ô toi qui dors »

Que se passe-t-il ? Aujourd'hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s'est apaisée, parce que Dieu s'est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s'est mis à trembler.

C'est le premier homme qu'il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort. Oui. c'est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive, elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs.

Le Seigneur s'est avancé vers eux, muni de la croix, l'arme de sa victoire. Lorsqu'il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s'écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! » Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant : « Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera. »

« C'est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c'est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. À ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. À ceux qui sont endormis : Relevez-vous. »

« Je te l'ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d'entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d'ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible. »

« C'est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c’est pour toi que moi, le Maître, j'ai pris ta forme d'esclave ; c'est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c'est pour toi, l'homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ; c'est pour toi, qui es sorti du jardin, que j'ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j'ai été crucifié dans un jardin. »

« Vois les crachats sur mon visage ; c'est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image. « Vois la flagellation sur mon dos, que j'ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois.

« Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t'es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Ève. Mon côté a guéri la douleur de ton côté ; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

« Lève-toi, partons d'ici. L'ennemi t'a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t'installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t'ai écarté de l'arbre symbolique de la vie ; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu'un avec toi. J'ai posté les chérubins pour qu'ils te gardent comme un serviteur ; je fais maintenant que les chérubins t'adorent comme un Dieu.

« Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est près de toute éternité. »

(ancienne homélie-site aelf)

Vigile pascale

Lecture du livre de l’Exode (Ex 14, 15 – 15, 1a)

« Les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer »

En ces jours-là, le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route ! Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec. Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s’obstinent : ils y entreront derrière eux ; je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers. Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. » L’ange de Dieu, qui marchait en avant d’Israël, se déplaça et marcha à l’arrière. La colonne de nuée se déplaça depuis l’avant-garde et vint se tenir à l’arrière, entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer. Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer.

Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l’armée des Égyptiens, et il la frappa de panique. Il faussa les roues de leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s’écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c’est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras sur la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! » Moïse étendit le bras sur la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s’y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer. Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers, toute l’armée de Pharaon qui était entrée dans la mer à la poursuite d’Israël. Il n’en resta pas un seul. Mais les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.

Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l’Égypte, et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer. Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l’Égypte. Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 28, 1-10)

« Il est ressuscité et il vous précède en Galilée »

Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts. L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : ‘Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.’ Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Méditation de l’EAP Exode 14, 15 - 15, 1 a et Matthieu 28 1 à 10

…Le peuple sorti d’Egypte à l’invitation de Moïse se trouve devant le mur de la mer. Vont-ils pouvoir échapper à leurs poursuivants et traverser les eaux ?
…Au petit matin, Marie – Madeleine et l’autre Marie viennent regarder le tombeau fermé. Est-ce tout est terminé avec la mort de Jésus sur la croix ?

Nous aussi, en cette Semaine Sainte 2020 très particulière, comme des millions d’hommes et de femmes partout dans le monde, nous sommes enfermés chez nous par le mur de la pandémie, pour protéger nos vies et celle des autres … Comment et quand tout cela va-t-il finir ?

« Le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route ! Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-là en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec »

Etre un peuple en marche alors que nous sommes tous confinés, quel paradoxe !!
Nous sommes plutôt figés dans nos moments d’angoisse, pour notre propre santé pour celle de nos proches, surtout s’ils sont âgés ou s’ils travaillent dans des activités particulièrement exposées. Nous n’échappons pas à des coups de blues en pensant à la famille qu’on ne retrouvera pas ce week-end, aux petits-enfants qu’on ne serrera pas dans nos bras après la chasse aux œufs, à la mamy ou au papy seul dans son EPAHD ….

Et si Dieu nous invitait à marcher autrement, sur un chemin intérieur, en relisant avec Lui tous les exodes qui ont marqué nos vies ?
« Il y a 30 ans, après mon AVC, j’ai été prise au piège de mon propre corps. J’ai dû vivre un exode de moi-même, au prix de très grandes souffrances. J’ai appris la patience et j’ai retrouvé une autre terre d’accueil en acceptant d’habiter autrement mon corps. »
« Après la mort brutale de mon mari, j’ai vécu un changement de vie radical.
Dieu m’a donné beaucoup de force pour élever mes enfants et a mis sur mon chemin des personnes qui m’ont soutenue et accompagnée. »
« Ce confinement me ramène à une immobilisation prolongée à cause de mon dos. Aujourd’hui, cette expérience m’aide à mieux traverser ce confinement parce que je suis occupée à créer des liens par les moyens de communication. »

« Je peux comprendre ce que ressentent les personnes qui dans le contexte actuel ne peuvent pas accompagner la fin de vie d’un proche à partir de ce que j’ai vécu avec mon fils. Mais je sais aussi que l’amour se déploie et se libère au-delà de la séparation physique. »
« Et que doivent ressentir les personnes migrantes qui arrivent pleines d’espoir d’une vie meilleure et qui se retrouvent devant des murs administratifs bloqués ? »

« Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur mit la mer à sec et les eaux se fendirent »
« L’ange du Seigneur vint rouler la pierre et s’assit dessus »

Et nous, comment allons – nous sortir de cette crise sanitaire ?
Sans doute pas par un retournement soudain, un coup de baguette magique.
« L’ange de Dieu, qui marchait en avant d’Israël, se déplaça et marcha à l’arrière «
Dieu nous accompagne sur ce chemin, non pas comme un magicien, mais comme un père protecteur.

Et il nous faudra du temps pour sortir de cette épreuve …

« L’étape du déconfinement nous fait aussi peur. Comment faire confiance à la parole officielle ? Comment savoir si on peut sortir en toute sécurité ?
Comment oser à nouveau des gestes de proximité et de tendresse sans mettre l’autre en danger ?
Comment allons-nous de nouveau célébrer ensemble dans nos assemblées, travailler dans nos associations ? »

Oui, il nous faudra du temps …et nous ne sommes pas les premiers sur ce chemin !
En relisant sa sortie de l’esclavage, le peuple hébreu a vu la mer se refermer sur Pharaon, ses chars et ses guerriers. Aujourd’hui, ce passage nous choque. Comment Dieu peut-il construire le bonheur des uns sur le malheur des autres ?
Il a fallu du temps pour que les croyants découvrent un Dieu offert à tout homme, un Dieu universel, un Père aimant.

Jésus dit aux femmes : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

« Je ne serai plus la même après », disait une jeune femme médecin ce matin à la radio. Nous ne serons plus les mêmes après.

Bien sûr, nos habitudes, nos manies, nos petites râleries futiles vont réapparaitre, comme les règlements de compte entre courants politiques dans nos sociétés. Nous ne serons pas brusquement devenus des saints.

Mais nous avons appris comment le téléphone, Internet, les divers réseaux sociaux pouvaient favoriser, entretenir et même approfondir nos liens familiaux, amicaux, associatifs. Nous avons eu le temps de partager des choses essentielles, avec plus de profondeur que d’habitude.
Et dans notre Communauté de Paroisses des Ponts, avec d’autres Communautés de Paroisses, dans notre diocèse, la relation, l’attention à l’autre et la prière ont pu continuer à se nourrir. Nous aurons à trouver comment continuer à garder ces relais, même avec moins de temps à y consacrer.

Nous aurons à inventer des paroles et des liturgies ajustées pour accompagner le deuil des familles qui n’ont pas pu vivre des funérailles à l’église. Pour marquer un hommage dans la prière, sans trop raviver une blessure profonde tout en ne gommant pas les détresses et les solitudes inscrites en chacun.

Nous aurons à prendre notre part dans les priorités à mettre en œuvre dans notre société, en prenant appui sur les besoins fondamentaux de tout être humain : avoir la possibilité de se soigner, de se nourrir, de s’instruire.
De belles solidarités se sont révélées parfois autour de nous. Elles sont des fondations sur lesquelles il faudra construire.

Nous aurons à concrétiser enfin l’appel urgent à mieux respecter notre environnement et notre Maison Commune la terre.

« Les femmes quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie »

Dépouillés par la force des événements de nos liturgies et de nos possibilités de rassemblement, osons goûter notre extraordinaire proximité avec l’expérience inouïe de ces femmes devant le tombeau vide, partagées entre la crainte et la joie.
Qu’en cette fête de Pâques 2020, la Présence de Jésus ressuscité nous apporte à toutes et à tous cette Espérance fragile et forte à la fois. Qu’elle s’incarne avec tendresse et patience dans nos peurs et dans nos failles et qu’elle nous accompagne sur nos chemins d’Emmaus.
Oui, osons-nous le souhaiter : Joyeux Passage vers la Vie !

L’équipe pastorale avec Apollinaire, curé.


PÂQUES AVEC JÉSUS… IL EST VRAIMENT RESSUSCITÉ, ALLELUIA !

À Pâques, nous sortons de nos tombeaux

Mt 28, 1-10 (Année A) : « Il est ressuscité d’entre les morts ; il vous précède en Galilée » ; Mc 16,1-8 (Année B) : « Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité » ; Lc 24,1-12 (Année C) : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »

Aujourd'hui « est le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie ! », chanterons-nous tout au long de Pâques. Cette parole du Psaume 117 inonde la célébration de la foi chrétienne. Le Père a ressuscité son Fils Bien-aimé Jésus-Christ, Celui en qui Il met toute sa complaisance parce qu'Il a aimé jusqu'à donner sa vie pour tous. Vivons ainsi notre joie de Pâques. Christ est ressuscité : fêtons, pleins de joie et d'amour, cette résurrection. Aujourd'hui, Jésus-Christ a vaincu la mort, le péché, la tristesse... et il a ouvert pour nous les portes d'une nouvelle vie que le Saint-Esprit nous donne par la grâce. Que personne ne soit triste ! Christ est notre Paix et notre Chemin, pour toujours. Aujourd'hui il « manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation » (Vatican II, Gaudium et Spes 22).

Voici le grand signe que l'Évangile nous donne aujourd'hui : le tombeau de Jésus est vide. Nous ne devons plus chercher parmi les morts Celui qui est vivant, car Il est ressuscité. Et les disciples qui, plus tard, le verront Ressuscité, c'est à dire, le reconnaîtront pour vivant dans une rencontre de foi merveilleuse, se rendent compte que son tombeau est vide. Le tombeau vide et les apparitions seront les grands signes pour la foi des croyants. L'Évangile dit : « C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut » (Jn 20, 8). Il sut saisir par la foi que ce vide ainsi que ce linceul et le linge roulé à part, étaient les petits signes du passage de Dieu, de la nouvelle vie. L'amour sait capter ce qui échappe aux autres; de petits signes lui suffisent. « L'autre disciple, celui que Jésus aimait » (Jn 20 : 2), se laissait guider par l'amour qu'il avait reçu du Christ. Ce « voir et croire» des disciples doit être aussi le nôtre. Renouvelons-nous dans notre foi pascale. Que le Christ soit en tout notre Seigneur. Laissons sa Vie vivifier la nôtre et renouvelons la grâce de notre baptême. Devenons ses apôtres et ses disciples. Guidés par l'amour, annonçons partout notre bonheur de croire en Jésus-Christ. Soyons les témoins joyeux et pleins d'espérance de sa Résurrection.

Aujourd'hui l'Église célèbre dans l'allégresse le triomphe de Christ Jésus. La Résurrection de Jésus-Christ est un fait dont nous ne pouvons douter. Il n'est pas surprenant qu'un événement céleste, qu'un corps ressuscité, ne puisse être capté par des moyens terrestres. Mais très vite Marie Madeleine et la mère de l'Apôtre Jacques reçurent un témoignage indubitable, ultérieurement corroboré par de nombreuses apparitions, réalisées de telle façon qu'elles excluent tout soupçon d'hallucination. «N'ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié? Il est ressuscité: il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé» (Mc 16,6). En plus de la joie due au fait de la Résurrection du Christ, cet événement nous apporte une réponse, allègre et claire, aux interrogations de l'homme : qu'est-ce qui nous attend à la fin de notre vie ? quel est le sens de la souffrance ici-bas ? Nous ne pouvons douter qu'après la mort une vie nouvelle nous attend, qui sera éternelle : « Là vous le verrez, comme il vous l'a dit » (Mc 16,7). Saint Paul l'affirme avec conviction : « Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui. Nous le savons en effet: ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus; sur Lui la mort n'a plus aucun pouvoir » (Rm 6,8-9). À l'interrogation sur la fin de la vie, le chrétien répond logiquement par une joyeuse espérance. L'Évangile d'aujourd'hui souligne que l'ange qui parle aux femmes unit les deux concepts de douleur et de gloire : celui qui est ressuscité est celui-là même qui fut crucifié. Saint Léon le Grand disait : «… (Par ta croix) les croyants tirent des forces de la faiblesse, la gloire de l'opprobre et la vie de la mort », les croix quotidiennes sont donc un chemin de Résurrection.

Aujourd'hui nous contemplons la Gloire du Seigneur resplendissant dans sa victoire sur la souffrance et sur la mort. Il promet une vie nouvelle à tous ceux qui cherchent et qui croient en la Vérité de Jésus. Personne ne sera déçu. Les parfums et aromates que nous devons porter durant toute notre existence ce sont ceux d'une vie qui rend témoignage de la Parole de Dieu, quand Jésus fait Homme, dit « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi (…), vivra; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11,25-26). Dans notre confusion et douleur, il semblerait que nous devenions myopes et que nous n'arrivions pas à voir au-delà de notre environnement immédiat. Et la parole de l’ange « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24,5) est un appel à suivre Jésus et à chercher la présence du Seigneur ici et maintenant, parmi le peuple de Dieu et parmi sa souffrance et sa douleur. Dans une de ses lettres du mercredi de Cendres, le pape Benoît XVI disait : « Le salut est en effet don, il est grâce de Dieu, mais pour qu'il ait des effets dans mon existence, il requiert mon consentement, un accueil démontré dans les faits, c'est-à-dire dans la volonté de vivre comme Jésus, de marcher derrière lui ». De notre côté, « Revenus du tombeau…» (Lc 24,9), revenues de nos misères, de nos doutes et confusions, apportons à ceux qui nous entourent dans cette vallée de larmes espérance et confiance. « L'obscurité du sépulcre fait place à l'éclatante promesse de l'immortalité» (préface de la messe pour les défunts). Prions pour que le Seigneur Jésus garde nos yeux tournés vers le ciel et que nous puissions être toujours vus comme un Peuple Pascal. Prions aussi pour qu'au lieu d'être un peuple qui vit dans la tristesse du "vendredi saint" nous devenions un peuple qui vit dans la joie de Pâques.

C'est au cœur de la nuit que le Seigneur agit. C'est au plus noir des ténèbres, qu'il passe et opère son œuvre. Que s'est-il passé au cœur de ces heures d'avant le « premier jour de la semaine » ? Nous ne le saurons jamais. Nous ne savons qu'une chose : Dieu est celui qui est capable de vaincre la nuit. Celui qui a tiré le jour de l'obscurité, tire aussi la vie de la mort. Au cœur de la nuit la plus noire, comme lors de l'esclavage d'Égypte. Le Dieu qui ressuscite Jésus d'entre les morts est le Dieu qui a ressuscité Israël de son tombeau d'Égypte. Là où l'esclavage nous accable, Dieu libère. L'esclavage de la pensée dominante, de la dictature bien-pensante de ceux qui veulent imposer leur mode d'être ou de penser.

Au cœur de la nuit de la mort, de la tentation et du mépris, Dieu est vivant. Au matin de la Pâque d'Israël comme au matin de celle de Jésus, ce sont des femmes qui ont réagi les premières. Myriam, sœur de Moïse, chante son cantique au matin de l'exode d'Israël (Exode 15,20). Une autre Marie, celle de Magdala, devient messagère, au matin, de l'exode de Jésus. Pourquoi des femmes ? Dès l'origine, quoiqu'on essaye de nous faire accroire, elles sont les alliées de la vie. Comme Dieu, dans la nuit, elles donnent vie. Jésus avait chassé sept démons du corps de Marie de Magdala. Qui saura jamais qu'étaient ces « sept démons » ? Sans doute était-elle esclave à l'intérieur d'elle-même. Tant de personnes souffrent de ces pharaons qui s'appellent dépressions, angoisses, mépris de soi, assuétudes et dépendances… tant de démons si présents, que Jésus vient chasser. Oui, il fallait sans doute ces femmes, qui avaient été guéries dans leur corps et leur cœur, pour annoncer l'inouï : Jésus est vivant dans son corps glorieux, vivant pour Dieu et pour nous. Le Ressuscité, c'est bien « Jésus, le crucifié », le Galiléen qui est « passé en faisant le bien ».

C'est bien là, en Galilée, sur ces routes tant de fois parcourues avec les disciples, qu'il les attend, ces routes de la libération de l'homme de tous les esclavages et tous les démons qui emprisonnent. C'est encore là qu'il nous précède aujourd'hui. Marie de Magdala et Marie, la mère de Jacques, ont traversé la grande nuit. Songeons à cette multitude de femmes majoritaires dans les hôpitaux de la planète pour combattre la pandémie. Avec les caissières de supérette, les chauffeurs de camions, elles et ils marchent sur leur peur (c'est cela le courage) pour servir la population.

Mystère de la femme, et du rôle de la femme dans l'Église, dont les hiérarques trop souvent les dédaignent, elles sont messagères de vie : « Il est ressuscité d'entre les morts, il vous précède en Galilée ». La Galilée évoque notre quotidien le plus ordinaire. « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères c'est en Galilée qu'ils me verront ». L'annonce pascale nous atteint en cette nuit en nous revoyant à nos vies, nos travaux et nos jours. L'expérience de notre foi et de notre vie repose sur le tombeau vide où un ange nous fait signe de regarder en avant. Nous sommes, nous aussi, invités par le ressuscité à nous rendre en Galilée, à retourner chez-nous à ce point où toutes nos attentes de vie, nos efforts pour vivre dans le combat contre la maladie et dans le respect des consignes de confinement, rencontrent la résurrection du Christ. Mais, ce n'est qu'au point du jour que les deux Marie en ont fait la découverte. La foi en la résurrection n'est encore pour nous que dans son commencement. Elle est la joie même du Dieu qui se bat toute la nuit contre la mort : « Le Seigneur chassa la mer toute la nuit » (Exode 14,21). Accueillons cette joie qui monte du plus noir de la nuit, pour chasser nos peurs et se propager comme une flamme d'amour. Dieu n'a pas créé le monde pour la mort, mais pour la vie. « Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Matthieu 22,32).

Pendant le temps Pascal : Vivre un chemin de Lumière

Chemin de Lumière est un exercice de piété que l’on associera plus particulièrement au dimanche, jour de la résurrection.

La proposition qui suit pourra donc être priée chaque dimanche du temps pascal, dans l’après-midi.

On pourra aussi en faire un chemin de prière pour l’octave de Pâques, en commençant dans l’après-midi du jour de Pâques et en priant chaque jour deux stations.

Tout comme le Chemin de Croix, ce Chemin de lumière comporte quatorze stations. On veillera à une alternance de textes lus, textes bibliques et prières, de silence et de chants.

Il n’existe pas, à notre connaissance, de reproductions d’un chemin de Pâques comme on a des peintures ou de sculptures de chemins de croix.

Pourquoi ne pas proposer aux enfants de dessiner ou de modeler ces stations …
- Chemin de lumière pour l’octave de Pâques
- Chemin de lumière pour les dimanches du Temps pascal
Propositions pour vivre le temps de Pâques du Service Diocésain de l’Enseignement et de la Catéchèse

Célébrations dominicales

La messe anticipée a lieu le samedi soir à 18 heures à Ste Catherine.
Les messes du dimanche à 10 heures auront lieu en alternance à St Antoine et à St Maurice.

Messes en semaine

Le mardi à 15 heures à St Antoine et le vendredi à 17 heures à St Maurice.